Page 11 - YZpreambule
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Malgré cette prégnance des psychotropes, les quelques rares
éléments objectifs relatifs aux champignons ne permettaient pas
que C. Ruck validât l’idée qu’ils auraient pu jouer un rôle rituel dans
la Grèce antique, alors que cette première étape est indispensable
à la justification de l’ensemble du projet panmyciste. Les
wassoniens contourneront cette difficulté en postulant que
l’absence de preuve d’usage de champignons dans les religions ne
signifie pas l’absence de leur usage. Confronté à ce paradoxe, Ruck
justifie ce défaut d’évidence matérielle sur le rôle des champignons
par une très longue note de bas de page débutant par cette
remarque :

         6 It is, of course, extremely hazardous to base an argument on
     evidence ex silentio. In what I add here, I do not intend to imply
     that I have revealed the Mystery. I should like merely to offer
     some observations which seem relevant to what may have been
     involved in some way in certain aspects of the Eleusinian
     initiation, which, as is generally known, lay under an injunction of
     silence.

         C. Ruck, On the sacred names of Iamos and Ion. (1976).

L’explication selon le paradigme du secret obligera
l’ethnomycologie à se construire “hors-sol”, par exemple en
identifiant comme champignon de simples motifs fongiformes
rencontrés sur l’amphore de Persée aux trois Gorgones, le bas-
relief de Pharsale, le vase “aux rennes”, et au centre du tympan de
la basilique d’Avila.

       Fig. 5 Persée aux trois Gorgones, bas-relief de Pharsale, vase “aux rennes”,
                                   tympan de la basilique d’Avila.
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